jeudi 6 novembre 2014

Note de veille Afrique n°2

La deuxième note de veille Afrique de l'IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire) vient de sortir. Ces notes de veille « Afrique » proposent une sélection des analyses de chercheurs sur l’actualité africaine du mois écoulé en matière de sécurité et de défense.
La première note est en téléchargement libre : ICI


Un extrait de la veille du mois d'octobre :


Bien que les motivations et les objectifs stratégiques de Boko Haram restent peu clairs, la sophistication de leurs attaques et leur létalité montrent à la fois l’importance d’une réponse forte et cohérente mais aussi l’échec du gouvernement nigérian en la matière. Le conflit contre Boko Haram est le plus meurtrier que le Nigeria ait  connu depuis des décennies. Depuis 1998, au moins 29 600 nigérians ont été tués dans des conflits divers (ethniques, religieux, politiques et économiques) sur tout le territoire. Toutefois, depuis juillet 2009, au moins 11 100 personnes sont mortes dans les combats contre Boko Haram. Le conflit s’intensifie puisque 7000 personnes sont décédées entre juillet 2013 et juin 2014 alors qu’elles n’étaient que 1900 l’année précédente. Nathaniel Allen, Peter Lewis et Hilary Matfess (Johns Hopkins University School of Advanced International Studies) analysent ces statistiques. La conclusion est sans appel : le conflit contre Boko Haram est l’un des plus importants du monde. Le nombre de victimes nigérianes est maintenant deux fois plus élevé qu’en Afghanistan.
Jakkie Cilliers (Institute for Security Studies,) propose une analyse des conflits armés sur lecontinent africain. Ces derniers suivent une tendance globale à la baisse malgré une hausse des violences depuis 2010. Contrairement aux autres régions du monde, l’Afrique présente un nombre plus élevé de conflits non-étatiques. Comme au Moyen Orient, le terrorisme y est en forte croissance.
Pourquoi certains gouvernements respectent les droits fondamentaux de leurs citoyens et d’autres pas ? La répression politique est au cœur de nombreux travaux de recherche qui utilisent les données des rapports annuels sur les droits de l’homme pour mettre en évidence des corrélations entre ces abus et des facteurs nationaux ou internationaux (type de régime, économie, engagements juridiques internationaux, etc). Daniel W. Hill Jr. et Zachary M. Jones proposent d’inverser cette approche afin de prévoir les violences politiques. Par l’originalité de leur approche, ces deux chercheurs ouvrent un intéressant agenda pour la recherche en science politique: ICI. La prévention des conflits politiques par la modélisation est également au cœur des travaux d’Andreas Beger.

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