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lundi 28 juillet 2014

Enrichissements Hebdos africains

Le nouvel site "u235", auquel ce blog est associé, publie chaque semaine ses Enrichissements Hebdos. Nous reportons ici la partie "africaine" :



1) Dans Africa in Transition, John Campbell observe que, contrairement à d’autres groupes comme l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), Boko Haram n’est pas encore parvenu à se territorialiser mais cela pourrait changer depuis qu’ils ont pris la ville de Damboa. 

2/ Louisa Waugh s’est rendue à plusieurs mois d'intervalle dans le quartier de “cinq kilo” à Bangui. Elle rapporte l’apaisement de la situation centrafricaine notamment dans les quartiers musulmans. La présence permanente des troupes françaises, africaines et européennes, ainsi que les actions de cohésion menées par les ONG locales et internationales permettrait aux centrafricains de réapprendre à vivre ensemble : “These local initiatives are another reason Cinq Kilo is now opening for business, and why security has improved in many parts of Bangui. This small capital is still plagued by tensions and crime, especially at night outside the city centre; but dialogue between communities has started”. Et Louisa Waugh de conclure plus loin : “ "The appalling violence of these last twelve months has never been about Christians versus Muslims; it stemmed from fear between neighbours and communities familiar with living together, but easily manipulated by Seleka, anti-Balaka, and other armed rebels who appropriated their vicious brands of identity based politics for their own ends. The Central African civil society challenge is about communities holding the government to account. A local human rights advocate said these words to me just last week; ‘Some people here are not ready to give their pardon, because they still hear nothing about justice.’ » Dès lors la question au coeur de la reconstruction de l’Etat et du pacte social se pose,comment une société traumatisée par les violences exercées par des groupes quicohabitaient ensemble par le passé peut-elle leur réapprendre à vivre ensemble?

3/ The Duck of Minerva s’entretient avec Séverine Autesserre sur les échecs des interventions de consolidation de la paix à la suite de la publication de son dernier ouvrage Peaceland. Par une méthode ethnographique, sa thèse met en lumière le rôle quotidien des “peacebuilders” : “international interveners’ everyday practices, habits, and narratives undermine their own peacebuilding efforts. One of the many ways these everyday elements preclude successful peacebuilding is by separating expatriates from the populations they are trying to help (...) everyday practices create firm boundaries between international peacebuilders and the populations whose cooperation they need to implement their projects. Social habits – with whom you have after-work drinks, parties, and dinners – can either reinforce these boundaries or break them.”.

4/ Sur Al Jazeera America, Daniel Salomon analyse la vague d’attaques terroristes qui touchent actuellement le sud de la Corne de l’Afrique jusqu’en Tanzanie. Marque-t-elle la résurgence du groupe somalien Al Shabaab ou serait-elle liée à la corruption et à l’absence de réponse des Etats de la région aux difficultés sociaux-économiques locales ? : “It is difficult to untangle the chain of political discontent that precedes recent violence across the region. Local grievances, such as land tenure disputes, often accompany the decay of political and economic institutions. For example, Kenya’s Lamu County, one of the sites of recent attacks, has been the locus of large protests against alleged land grabbing by Kenyan port developers. These issues alone may not prompt new violence by local groups. But if mass abuses continue unmitigated, East African governments could soon find unexpected pockets of their society a fertile recruiting ground for Al-Shabab’s terror network. As violence spirals out of control across the region, governments will likely adopt an increasingly heavy-handed strategy against Al-Shabab and its alleged affiliates. However, selective targeting of minority civilians, as witnessed in Kenya, will not root out the threat. In fact, it will likely make matters worse. Regional leaders must acknowledge the role of local grievances in engendering violent response, and seek more robust opportunities for redress. Land ownership issues, in particular, have proved a powerful trigger for violence, particularly in Kenya and Ethiopia. As the multinational campaign against Al-Shabab falters, the resolution of these local grievances may prove to be a more fruitful path to peace”.

5/ Dans Reinventing Peace, Alex de Waal revient sur le travail du Carnegie Working Group on Corruption and Security publié le mois dernier Corruption: TheUnrecognized Threat to International Security. Ce document démontre que la corruption serait liée à la fragilité des Etats et que les contestations et les insurrections trouvent leurs origines dans l’opposition à la kleptomanie des régimes. Le groupe de Carnegie révèle aussi les différentes étapes de son projet :” an early stage of a project that is beginning to reveal just how deeply the problem of corruption is embedded within international insecurity—and in turn how the remedies must be sought in global systems, not just at the national level”. Pour Alex de Waal s’est un nouvel agenda de recherche qui doit s’ouvrir. Dans son billet il propose d’élargir les cas de conflits liées à la corruption déterminées par le groupe d’études de Carnegie à de nouvelles catégories et sous-catégories qu’il décrit.

6/ Dans son article East Africa rising, Robert D. Kaplan dresse un tableau très optimiste de l’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique et conclue : “One thing is clear: Economic change is so ever-present and vibrant throughout East Africa that the region's geographical orientation itself may be changing. Rather than be part of a once-lost and anarchic continent, the area from Mozambique north to Ethiopia may be in the process of becoming a critical nodal point of the dynamic Indian Ocean world”.

vendredi 29 octobre 2010

Corruption : 14 pays africains dans le top 100 ...

L'ONG internationale Transparency International a publié, mardi 26 octobre à Berlin, son rapport 2010.
L’Indice de perception de la corruption 2010 montre que près des trois quarts des 178 pays composant l’indice ont un score inférieur à 5, sur une échelle allant de 10 (haut niveau d’intégrité) à 0 (haut niveau de corruption), ce qui démontre la gravité du problème.

Parmi les pays africains qui ont fourni plus d'efforts dans la réduction de la corruption, le rapport note que le Botswana (33e), l'île Maurice (39e) et le Cap-Vert (45e), arrivant en tête des pays africains perçus comme parmi les moins corrompus. Mais c'est surtout le Rwanda qui a réalisé une belle progression en passant de la 89e à la 66e place. Le Rwanda tient ces performances grâce à la mise en application scrupuleuse de la politique de " la tolérance zéro " contre la corruption.
Certains pays comme Madagascar (123ème) et le Niger marque un déclin. L'Ouganda (127ème) le Nigeria (143ème) la Mauritanie (143ème) le Cameroun (146ème) la Côte d'Ivoire (146ème) la Libye (146ème) Congo Brazzaville (154ème) la RDC (164ème) le Tchad (171ème) le Soudan (172ème) sont les plus mauvais élèves et la Somalie (178ème) ferme la marche dans le classement général.
En Afrique de l'Ouest le Burkina Faso, le Sénégal, le Bénin et le Mali occupent respectivement les 98ème, 105ème, 110ème et 116ème rang.
Carte et rapport  : ICI 

Le classement africain : 

lundi 23 août 2010

Les pires pays du monde sont en Afrique...


Le magazine Newsweek nous propose un classement des meilleurs pays du monde qui vise à promouvoir la bonne gouvernance.La méthodologie tient compte de facteurs aussi divers que l’éducation, la santé, la qualité de vie, le dynamisme économique et l’environnement politique. Newsweek explique qu’il a fallu plusieurs mois pour réaliser cette carte interactive, avec entre autre l’aide d’universitaires parmi lesquels un prix Nobel.

Les trois gagnants sont:

1. La Finlande
2. La Suisse
3. La Suède
11. Etats-Unis
16. France

Ce classement aurait donc son pendant...les pires pays du monde.
Les grands perdants sont en Afrique :
La Tunisie 65ème mais premier pays du continent.
Le Maroc 67ème, l’Egypte 17ème, le Bostwana 80ème, l’Afrique du Sud 82ème, l’Algérie 85ème, le Ghana 86ème, le Kenya 87ème,

Et les 10 derniers pays du classement sont africains :
Madagascar 90ème, le Senégal 91ème, la Tanzanie 93ème, l’Ethiopie 94ème, le Mozambique 95ème, l’Ouganda 96 ème, la Zambie 97ème, le Cameroun 98ème, le Nigeria 99ème et la lanterne rouge revient au Burkina Faso 100ème de la liste.
Le mauvais classement des pays africains s'expliquerait par les difficultés de ces pays dans les domaines éducatifs, sanitaires, un environnement économique et sociopolitique instable, la corruption (d'où la place du Nigeria et du Cameroun)...


Vidéo de France 24 discutant de la méthodologie utilisée pour réaliser ce classement ICI

samedi 28 novembre 2009

Sortie du rapport Transparency International


La semaine dernière l’ONG Transparency International a publié son rapport 2009 (ICI) classant les pays selon un Indice de perception de la corruption. L’échelle de classement va de « Zéro » ou haute degré de corruption à 10 pour un faible degré de corruption. La France se place à la 24èmee place avec une note de 6,9.
Les 5 premiers Africain sont le Botswana (37ème, 5,6), Maurice (42ème, 5,4), les Seychelles (4,8), Cap Vert (46ème , 5,1), l’Afrique du Sud (55ème, 4,7), Namibie (56ème, 4,5).
Tous les 6 placés devant l’Italie ! Les enquêteurs signalent que « des cas de corruption et de scandales à des hauts niveaux » sont rapportés dans des pays comme l’Afrique du Sud, le Ghana et le Sénégal et risquent de porter atteinte à la stabilité de ces nations, selon TI. C’est un pays africain, la Somalie, qui se trouve en bas du classement avec un score de 1.

Classement et notes des pays africains :
69 : Ghana 3.9
79 : Burkina Faso 3.6
79 : Swaziland 3.6
89 : Lesotho 3.3
89 : Malawi 3.3
89 : Rwanda 3.3
97 : Liberia 3.1
99 : Madagascar 3.0
99 : Senegal 3.0
99 : Zambia 3.0
106 : Benin 2.9
106 : Gabon 2.9
106 : Gambia 2.9
106 : Niger 2.9
111 : Djibouti 2.8
111 : Mali 2.8
111 : Sao Tome and Principe 2.8
111 : Togo 2.8
120 : Ethiopia 2.7
126 : Eritrea 2.6
126 : Tanzania 2.6
130 : Mauritania 2.5
130 : Mozambique 2.5
130 : Nigeria 2.5
130 : Uganda 2.5
143 : Comoros 2.3
146 : Cameroon 2.2
146 : Kenya 2.2
146 : Sierra Leone 2.2
146 : Zimbabwe 2.2
154 : Côte d´Ivoire 2.1
162 : Angola 1.9
162 : Congo Brazzaville 1.9
162 Democratic Republic of Congo 1.9
162 : Guinea-Bissau 1.9
168 : Burundi 1.8
168 : Equatorial Guinea 1.8
168 : Guinea 1.8
175 : Chad 1.6
176 : Sudan 1.5
180 : Somalia 1.1

mercredi 30 septembre 2009

Le rapport 2009 de Transparency International est arrivé

Comme chaque année l’organisation Transparency International nous propose son rapport sur la corruption dans le monde. Cette année le secteur privé est « à l’honneur » si on peut dire. On y apprend que les pots-de-vin versés à des politiciens corrompus et à des fonctionnaires d’État ont atteint jusqu’à 40 milliards de dollars par an. La corruption augmenterait les coûts des projets d’au moins 10 %.
Un chapitre est consacré à « la corruption et le secteur informel en Afrique subsaharienne » (p.308). En 2005, l’économie souterraine dépasse 40 pour cent des PIB officiels (50 % au Nigeria et en Tanzanie). Gavin Hayman, directeur de campagnes chez Global Witness, analyse la situation comme suit : « En 2006, les exportations de pétrole et de minéraux de l’Afrique ont atteint environ 249 milliards de dollars, soit près de huit fois la valeur des produits agricoles exportés (32 milliards de dollars) et près de six fois la valeur de l’aide internationale (43 milliards de dollars) [….] S’il était employé à bon escient, cet argent pourrait fournir l’une des meilleures occasions en une génération de sortir de leur pauvreté bon nombre des citoyens les plus démunis et les plus déshérités de la planète. L’histoire prouve, toutefois, étrangement, que les pays qui dépendent des revenus de l’exploitation pétrolière et minière tendent, à de rares exceptions près, à être pauvres, mal gérés et enclins à une instabilité violente : la « malédiction des ressources » est désormais un phénomène amplement étudié. »
Le document propose également des rapports par pays. Les cas du Burundi, du Cameroun, de l’Éthiopie, du Ghana, du Kenya, du Nigeria, du Rwanda et du Zimbabwe sont abordés. Ci-dessous le classement des 5 premiers pays, celui de la France et celui des pays d’Afrique sub-saharienne.

Indice de perception de la corruption 2008 (tel que le ressentent les milieux d’affaires et les analystes nationaux) :
1 Danemark
2 Nouvelle-Zélande
3 Suède
4 Singapour
5 Finlande
24 France
36 Botswana
41 Maurice
47 Cap-Vert
54 Afrique du Sud
56 Seychelles
61 Namibie
69 Ghana
78 Swaziland
81 Burkina Faso (1er pays francophone)
87 Madagascar
90 Sénégal
94 Lesotho
96 Bénin
97 Gabon
101 Mali
103 Djibouti
107 Rwanda
108 Tanzanie
116 Malawi
118 Mauritanie
119 Niger
120 Zambie
122 Nigeria
123 São Tomé-et-Principe
124 Togo
126 Érythrée
127 Éthiopie
132 Mozambique
135 Ouganda
134 Comores
138 Libéria
141 Cameroun
148 Kenya
152 République centrafricaine
153 Côte d’Ivoire
158 Angola
160 Burundi
161 Congo, République du
162 Gambie
163 Guinée-Bissau
164 Sierra Leone
170 Zimbabwe
171 Congo, République démocratique du
172 Guinée équatoriale
173 Tchad
174 Guinée
175 Soudan
180/180 Somalie
Et le rapport de préciser : « La pauvreté ne doit toutefois pas nécessairement enfermer un pays dans une spirale descendante de mauvaise gouvernance et de privation économique. […] le Botswana, le Cap-Vert, […] continuent d’afficher des niveaux relativement faibles de corruption perçue malgré leurs revenus relativement bas. Certains de ces pays peuvent donc être source d’inspiration en faveur de réformes. Dans le même temps, plusieurs pays riches en ressources naturelles obtiennent des résultats particulièrement médiocres. Ceci illustre le phénomène bien connu de la malédiction des ressources. »