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mardi 21 janvier 2014

Présentation thèse de doctorat

L'animatrice de ce blog a récemment soutenu sa thèse de doctorat en science politique (ouf quel soulagement !). Permettez-moi de diffuser ici le résumé de cette thèse. Plus d'informations : goodmorningafrika@gmail.com

Titre :
Régionalisme, régionalisation des conflits et construction de l'État : l'équation sécuritaire de la Corne de l’Afrique

Résumé :

En dépit de sa complexité analytique, la situation sécuritaire de la Corne de l’Afrique peut être soumise aux outils de la Science politique afin de mieux comprendre les interactions entre les différents acteurs. Cette recherche s’efforce d’analyser les ressorts d’une équation sécuritaire qui peut paraître insoluble : le régionalisme est-il aujourd’hui un prérequis à l’émergence d’une paix régionale ? Pour répondre à cette question il est nécessaire de comprendre quels rôles jouent les processus sécuritaires régionaux (régionalisation et régionalisme) dans la construction des États de la Corne de l’Afrique. Cette étude s’efforce d’étudier les interactions entre le régionalisme, fondement de l’architecture de paix et de sécurité continentale, la régionalisation des conflits, qui semble à l’œuvre dans cette région, et les processus de construction/formation de l’État. Les rapports entre les trois termes de l’équation dépendent du contexte et des interactions entre les différentes entités composant la région (États, acteurs non étatiques qui se dressent contre eux ou négocient avec eux et acteurs extérieurs). Deux types de dynamiques sont mises en évidence au terme de cette étude : l’une endogène, l’autre exogène. Dans la première, nous constatons que les conflits participent à la formation de l’État. Ils sont en grande partie des conflits internes et montrent qu’il existe une crise dans l’État. Ces États dominent le processus de régionalisme qui tente de réguler la conflictualité régionale avec un succès relatif puisque les organisations régionales cherchent à renforcer ou reconstruire l’État selon les critères idéalisés de l’État wébérien vu comme source de stabilité. Le processus exogène se caractérise par le rôle des conflits régionaux dont l’existence sert de justificatif au développement et au renforcement du régionalisme, perçu comme la réponse la plus appropriée à ces problèmes de conflictualités. Cette conflictualité a pour source l’État car celui-ci est perçu comme faible. Le régionalisme permettrait de renforcer les États et diminuerait leurs velléités de faire la guerre.

jeudi 3 janvier 2013

Erythrée : l’affaiblissement du régime ?

En Erythrée, le régime montre des signes de vulnérabilité. Le président semble de plus en plus incontrôlable, les cinq généraux qui dirigent avec lui le pays se disputent le pouvoir et les défections se multiplient. Si celles des membres de l’équipe érythréenne de football en Ouganda a été a largement médiatisé, tout comme la demande d’asile du porte-drapeau de la délégation érythréenne aux JO de Londres et des trois autres athlètes qui l'accompagnaient, celles des hauts fonctionnaires du régime restent beaucoup plus discrètes bien que révélatrices d’un affaiblissement. 

En 2012, ces défections se sont multipliées. La dernière, en décembre 2012, est celle d’Ali Abdou, le « ministre de l’Information par interim ». Le 3 octobre, se sont deux officiers de l'armée de l'air qui ont piloté clandestinement le Beechcraft de la présidence jusqu'en Arabie saoudite. Les rumeurs sont nombreuses dans ce pays et difficiles à vérifier d’autant que le régime a l’habitude de s’en servir pour faire diversions. Il construit et alimente un climat d’urgence comme l’atteste la distribution de Kalachnikoff à la population cette année. Malgré tout, pour sortir de son isolement, le régime d’Issayas Afworki multiplie les initiatives et cherche à réintégrer l’organisation régionale de l’IGAD.

mardi 18 septembre 2012

« The other side of Africa : les nouveaux enjeux de l'Afrique de l'Est » .

Le mercredi 11 juillet 2012, la Direction Affaires publiques et l’Université Total organisaient un séminaire géopolitique « The other side of Africa : les nouveaux enjeux de l'Afrique de l'Est » .






Les viédos et podcast audio de cette demi-journée sont disponibles :

-    6 vidéos avec les extraits essentiels de chaque table-ronde
-    6 podcasts audio vous permettant d’écouter l’intégralité de chaque table-ronde en les téléchargeant sur votre PC ou sur votre téléphone pour les écouter au meilleur moment

Cliquer ici pour accéder aux vidéos et podcasts

-    Les présentations de chaque table-ronde accessibles incluant 9 cartes incontournables, documentant le sujet
-    Les comptes-rendus écrits de chaque séquence
-    Les photos de l’événement


Copiez ce lien sur internet explorer : http://feu.corp.local/publish/templates/index.asp?rub_ident=3354

lundi 12 juillet 2010

Ouganda : des attentats prévisibles ? (actualisé)


 2 attentats ont fait 74 morts dans la capitale Ougandaise, dans des lieux fréquentés par les étrangers (Ethiopan Bar et le Kyadondo Rugby Club), le groupe islamiste somalien Al Chabaab a revendiqué les deux attentats. Les Ougandais sont engagés dans le conflit somalien. En effet :

- le pays fournit (avec le Burundi) des troupes à l'AMISOM : 2700 militaires
- il accueille à Bihanga (250km de Kampala, photo à droite), un contingent complet de soldats somaliens, formés par les Européens (EUTM Somalia). Retrouvez l'entretien du général Wamala (UPDF) commandant des forces terrestres ougandaises ICI qui à la question : N'est-ce pas dangereux pour l’Ouganda de s’engager dans cette mission ? répondait : "Tout le monde sait que la Somalie est dangereuse. Et il faudrait être aveugle pour ne pas voir que c'est une partie du monde la plus dangereuse. Mais qu’est-ce que nous pouvons faire ? Fermer les yeux. Si nous faisons cela, notre comportement est incompréhensible. C’est comme quand vous vous êtes au soleil. Ce n’est pas en fermant les yeux que vous n’êtes pas exposés. La solution est là : plus nous aidons la Somalie, moins nous aurons à souffrir de l’instabilité. Avoir une Somalie en meilleure santé, c’est notre intérêt. Regardez l’Ouganda, nous sommes un pays enclavé. Nous dépendons de la mer pour nos importations, nos exportations. Si la piraterie continue, la situation va devenir intenable pour le commerce, les assurances vont augmenter, les produits. Croire que le problème de la Somalie va se résoudre tout seul, car c’est trop dangereux, est tout simplement irréaliste. Nous devons prendre le taureau par les cornes ; et dire oui : nous avons besoin d’une Somalie positive et voir ensemble ce que nous pouvons faire pour remplacer les institutions. "
- le 6 juillet l’armée ougandaise a rejetté les menaces du chef shebab qui appelait ses partisans à continuer de combattre les forces gouvernementales et les soldats de l’AMISOM à Mogadiscio. Selon l’armée ougandaise, « les menaces publiées par le cheikh n’ont rien de nouveau et visent à décourager les troupes de leur mission de maintien de la paix dans ce pays volatile ».
- Par ailleurs lors du dernier sommet extraordinaire de l'IGAD à Addis-Abeba l’Ouganda s'est dit prêt à contribuer davantage à l’AMISOM à la condition que le mandat de l’AMISOM soit renforcé. L’IGAD a ainsi promis de fournir 2000 soldats à l’AMISOM. Selon le ministre-adjoint des Affaires étrangères, Okello Oryem, « l’Ouganda est prêt à envoyer plus de troupes sur le terrain seulement si le mandat est changé de telle manière que l’on puisse poursuivre les shebab ».

Retour sur les difficultés de l'AMISOM :
Fin février 2007, le Conseil de sécurité des Nations Unies a autorisé la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM en anglais). Néanmoins l’AMISOM est trop faible et manque de moyens, de connaissances et de buts comme l’UNISOM auparavant. De plus seuls l’Ouganda et le Burundi ont envoyé des troupes soit la moitié des effectifs prévus. La mission était envisagée comme une opération transitoire jusqu’au déploiement d’une force onusienne or aucune des étapes prévues par le mandat de la mission n’a été réalisée :
1°stabiliser la situation à Mogadiscio et consolider la stabilisation d’autres régions du Sud au moment où la force atteindrait sa pleine capacité opérationnelle.
2°Le mandat même de la mission l’exposait dès le départ aux attaques des insurgés puisqu’elle devait protéger les Institutions fédérales de transition, elles-mêmes contestés.
La seule solution envisagée est un renforcement des effectifs de l’AMISOM et son remplacement à court terme par une intervention multinationale agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte de l’ONU ou une opération de maintien de la paix onusienne.

La piste de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) n'est pas non plus écartée d'autant que les forces ougandaises ont mené ces derniers jours une vaste offensive contre les rebelles notamment en pénétrant en République centrafricaine (précédents billet ICI).